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LA MARCHE DES VEROLES


De l’hôpital vieille pratique j’ai pour
Maîtress’ une putain dont le vagin
Syphilitique a vérolé l’quartier latin
Mais moi je l’aime mon idole
Je l’aim’ à cause de son mal,
Oui de son mal nous sommes unis
Par la vérole plus que par le lien
Conjugal, plus que par le lien conjugal

Nous transformons en pharmacie
Le lieu sacré de nos amours,
Les plumasseaux et la charpie,
S’y confectionnent tout à tour,
Tandis qu’avec le bichlorure
Elle me fait des injections
Des injections,
Avec l’axonge et le mercure
Moi, je lui fais des frictions  (bis)

Délassement de l’innocence,
Je regarde chaque matin
Si quelque nouvelle excroissance
Ne vient pas orner son vagin,
Tandis qu’avec un œil humide
Elle jette un timide regard,
Timide regard !
Sur mon corps que les syphilides
Ont taché comme un léopard   (bis)

Quand nous serons las de la terre,
Nous cesserons tout traitement ;
Et rongés par un vaste ulcère,
Ad Patres nous irons gaiement,,
Mais nous ferons une supplique
Pour être tous les deux portés,
Tous deux portés !
Dans un musée pathologique,
A la section des vérolés   (bis)

 
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